mercredi 5 décembre 2007

Amour est feu qui brûle et que l'on ne voit pas


Luís Vaz de Camões, est considéré comme le plus grand poète de langue portugaise. On le compare à Virgile, Dante, Cervantes ou bien Shakespeare. De toutes ses œuvres, l’épopée « Les Lusiades » est la plus connue et la plus significative.

Il est aussi l’auteur d’une œuvre lyrique exceptionnelle. Ses sonnets - dont le thème essentiel est l’amour, tantôt léger et conventionnel, tantôt douloureux et nostalgique, tantôt blessé, source d’amertume et de révolte - comptent parmi les plus beaux de la langue portugaise.




Amour est feu qui brûle et que l’on ne voit pas ;
C’est blessure cuisante et que l’on ne sent pas ;
Ravissement qui se sait pas ravir ;
Folle douleur qui ne fait pas souffrir ;

C’est ne plus désirer qu’un seul désir ;
C’est marcher solitaire dans la foule ;
Jamais n’avoir plaisir à un plaisir ;
Penser qu’on gagne alors que l’on se perd ;

C’est librement vouloir être captif ;
C’est, quand on est vainqueur, servir qui est vaincu ;
Rester loyal alors que l’on nous tue.

Mais comment ses faveurs font-elles naître
Une amitié entre les cœurs humains,
Si Amour à ce point est contraire à lui-même ?

(Sonnets Luis Vaz de Camões
Traduit par Anne-Marie Quint et Maryvonne Boudoy
Editions Changeigne, 1998 – Collection Lusitane)




Texte original (portugais)

Amor é fogo que arde sem se ver;
É ferida que dói e não se sente;
É um contentamento descontente;
É dor que desatina sem doer;

É um não querer mais que bem querer;
É solitário andar por entre a gente;
É nunca contentar-se de contente;
É cuidar que se ganha em se perder;

É querer estar preso por vontade;
É servir a quem vence, o vencedor;
É ter com quem nos mata lealdade.

Mas como causar pode seu favor
Nos corações humanos amizade,
se tão contrário a si é o mesmo Amor?




Tradution Libre (anglais)

Love is a burning fire that cannot be seen;
A happy unhappiness;
A aching wound that one doesn’t feel;
A uncontentious contentment;
Pain that bothers without aching;

It is not wanting more than wanting well
A lonely walk amidst the crowd;
Never enough pleased for being happy;
Knowing that loss is gain;

It is to be willingly imprisoned;
To serve who wins, the winner,
To have loyalty to the one who kills us.

But how may its favors cause
Friendship in the human heart,
If exactly the opposite is really Love ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau poème pour commencer la journée.

Merci

Anonyme a dit…

J'en redemande!
Tout simplement sublime...

Anonyme a dit…

hum Le grand Camões si dificile d'etudier et pourtant ....... que c'est beau les LUSIADAS
Lali je te jure que c'est encore plus sublime en portugais
merci Mandokas