jeudi 17 janvier 2008

Sur une toile de Sidney Edward Dickinson

Les textes presentés sous "En vos mots" ont été publiés, une première fois, dans le jardin de Lali.



De dimanche en dimanche, l’aventure continue. Une aventure qui existe parce qu’elle est la vôtre et si peu la mienne, puisque je n’ai qu’à installer la toile et la laisser à vos soins. Une aventure double, celle de ceux qui écrivent, celle de ceux qui lisent. Une aventure multiple, puisque chacun a le choix d’aborder la toile comme il lui plaira, en ses mots. Ou dans ceux des autres, par une chanson, une citation. Il n’y aura jamais de règles ici.


La lectrice de ce dimanche, celle de Sidney Edward Dickinson, attend vos mots pour s’animer, pour sortir de la toile, pour avoir une vie hors de celle-ci. Je vous la confie pour sept jours et sept nuits. Libre à vous de la faire vivre, de tourner les pages de son livre, de lui proposer votre épaule, de l’habiller ou de la laisser rêver. Elle est à vous. Rien qu’à vous.






Je n’étais pas encore un homme
Malgré mes 21 ans déjà entamés
J’étais des désirs qu’on gomme
Aussitôt les premiers frissons oubliés

Elle connaissait très bien
Tout ce qu’il fallait déjà
Elle savait que je savais rien
Rien qu’au toucher des doigts

Et dans l’abîme de sa nudité
Ma première histoire d’amour
Une immense envie de plonger
Et me perdre pour toujours





[Armando Ribeiro, publié au pays de Lali le 5 juin 2007 @ 23:39]

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La rose-thé

La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé.
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.

On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d'ardeur.

Son tissu rose et diaphane
De la chair a le velouté ;
Auprès, tout incarnat se fane
Ou prend de la vulgarité.

Comme un teint aristocratique
Noircit les fronts bruns de soleil,
De ses soeurs elle rend rustique
Le coloris chaud et vermeil.

Mais, si votre main qui s'en joue,
A quelque bal, pour son parfum,
La rapproche de votre joue,
Son frais éclat devient commun.

Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix-sept ans.

La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale,
De tous les roses est vainqueur !


Théophile Gautier