dimanche 6 janvier 2008




Ils avaient l'air drôlement crevés les rois mages quand ils sont arrivés à Alferrarede (un patelin du côté d'Abrantes). Ils venaient de rendre hommage à un gamin qui venait de naître du côté de Bethléem, et, bien évidemment, quand ils sont arrivés à Alferrarede, ils sortaient leur langue d'épuisement.

Ils ont fixé le petit Jesus avec un air drôlement bizarre. Est-ce qu'ils se seraient gourés d'étoile?… Balthazar, monsieur-je-sais-tout du groupe, leur a dit sèchement que le sauveur du monde pourrait naître partout et n'importe où, mais pas question qu'il naisse au Portugal.

Maman Etelvina ne se rebellait jamais beaucoup et en plus, ce jour-là, elle était si fière de montrer son gamin chéri qu'elle a bien fini par donner à boire et à manger aux rois mages mais ceux-ci n'ont même pas eu la courtoisie de laisser quelques poussières d'or pour le gamin...






Le doute est resté toujours dans l'air… au moins jusqu'au chiffre 33… parce très tôt le gamin n'arrêtait pas de jouer avec des planches de bois qu'il trouvait par terre.

Lorsque le gamin a eu deux ans, la famille a dû émigrer vers Lisbonne, ce qui revient à dire que Jesus est allé prêcher dans une autre paroisse…

Une baffe à gauche, un tir d'oreilles à droite, toujours avec beaucoup d'amour et de tendresse, on est arrivé à le convaincre de fréquenter l'école.

Mais dans la vie, pas tous les Jesus font de miracles. Vers ses 14 ans, il a entendu dire que ceux qui avaient un travail pouvaient faire la grève. Il a alors pris la décision d'aller bosser.

Il a trouvé un petit boulot au Ministère d'Outremer, qui plus tard s'appellerait le Ministère de la Coopération. Avril était passé par là…

Le gamin avait quinze ans, il ne savait même pas à quoi servait un rasoir, et le voilà le bras en l'air dans les rues de Lisbonne à chanter les chanson d'Avril… et d'Assemblée en discours, autour de ses 17 ans, il a commencé a tourner autour d'Isabel, en lui chantant "Ensemble on vaincra"…


Bien évidemment qu'elle l'a écouté, et quelques années plus tard – après quelques embrassades et autant de promesses à accomplir un jour quand ils auraient du temps et l'argent nécessaires -, ils ont réuni leurs biens. Le gars avait déjà un quart de siècle bien rempli.

Alors que déjà fonctionnaire du Ministère de l'intégration européenne, avec quelque 28 ans de vie, est née celle qu'aujourd'hui on appelle Nézu et qui est une architecte de talent en devenir, mais qui, à cette époque, on appelait "la casse-pieds"…



En 1987, il a pris la décision de dévouer son existence à l'Europe. Un vrai sacerdoce. Il y a 21 ans déjà…

C'est à cette époque que je l'ai connu. On était de jeunes gaillards avec une vision de l'avenir sans égale. Moi j'étais "homme à tout faire" et lui était le "garçon des archives"…

Cinq ans après, il avait déjà une voiture personnelle et est venu au monde le petit José Pedro, qui aujourd'hui est devenu une armoire à glace qui joue du piano et suit les pas d'Eric Clapton.







On a travaillé quelques années ensemble au Cabinet du Commissaire Cardoso e Cunha. Après, je suis parti vers les services de la Commission et Natalino a continué à offrir son expérience et ses connaissances aux divers Commissaires portugais qui ont suivi. João de Deus Pinheiro, António Vitorino et l'actuel président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.






Tout au long de ces années, je suis heureux d'être devenu son ami, voire même quelqu'un de sa famille.

Que dire d'un ami unique, d'un père exemplaire et d'un homme intègre?…

Lui dire simplement que moi (et je suis convaincu que des centaines d'autres qui le connaissent et qui ont eu l'occasion de travailler avec lui, aussi), je lui souhaite du fond du cœur un heureux et bien arrosé premier demi-siècle d'existence. Et comme je sais que le gars est têtu comme une mule et qu'il ne va pas vouloir s'arrêter en si bon chemin…






5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon anniversaire, Natalino! Que de bonnes choses pour ton demi-siècle!

Et merci Armando, pour ce si tendre et généreux portrait de ton ami!

Anonyme a dit…

Merci Armando pour tes jolis mots et très chaleureux messages pour ton ami , des mots qui font chaud au coeur.

Je renouvelle mes voeux pour ton anniversaire et merci pour ta générosité.

Anonyme a dit…

Parabens Natalino
Mais um ano...mais uma ruga! Mas nem tudo sao más noticias: não tarda estás num lar...e nós também, para juntos fazermos grandes farras. hahaha!

Com carinho da familia Barros

Anonyme a dit…

Rectificatif :

Toutes mes excuses Armando pour mon commentaire. J'avais la tête un peu à l'envers sûrement à cause des antibiotiques.

Je redirais seulement :
Merci Armando pour tes jolis mots et très chaleureux messages pour ton ami, des mots qui font chaud au coeur.

Oublie le reste...

Amitiés

Anonyme a dit…

Merci Mandocas pour cette dedicace et surtout de publier une histoire si BELLE que sûrement va inonder tob Blog de visitants.J'aimerais te dire et cella malgré le fait d´apparaitre tout nu sur le NET que ce n'est pa ça que va mettre en cause le sentiment de profonde amitié que je sens par toi. Merci mon FRÉRE.