jeudi 3 janvier 2008

Sur une toile de Fernand Léger

Les textes presentés sous "En vos mots" ont été publiés, une première fois, dans le jardin de Lali.




C’est chaque fois un choix difficile. Cette toile ou une autre ? Il y en a tant que je voudrais vous offrir! Et que je vous offrirai…


Peut-être inspirera-t-elle. Peut-être se taira-t-elle. Ça fait partie du jeu. La lectrice de Fernand Léger est à vous pour une semaine. Peut-être rebelle à ce qu’on raconte son histoire. Peut-être un livre ouvert.


Elle est à vous. À votre imagination. À vos mots.





Lila venait de terminer de s’imbiber des mots de sa nouvelle amie. Enfin, elle ne l’était pas encore vraiment, mais elle savait qu’elle allait le devenir.


Elles ne se connaissaient pas encore tant que ça. Pour l’instant, elles n’étaient que deux noms sans visage, perdus quelque part dans le grand abîme incompréhensible de la toile.

Cette fois-ci, elle ne dirait rien à ses connaissances masculines. Elle ne leur parlerait pas de cette “sa” nouvelle amie. Les hommes ne comprennent jamais que les femmes puissent faire des amitiés, par feeling, par pressentiment, par intuition. Puis, elle a un peu marre de s’entendre dire que les femmes ont des choses une idée légère et volatile, comme si elles étaient éternellement insouciantes et fragiles sur les choses profondes de l’existence.

Certes, elle voulait bien reconnaître qu’il lui manquait l’envie d’envisager les choses avec cette gravité, parfois excessive, que les hommes portent à l’amitié entre eux. Puis, il faut croire qu’ils sont d’éternels adolescents, immatures et “coincés”, qui ont peur de se lier d’amitié avec les femmes.

D’ailleurs, elle était sûre que, même les seuls hommes à qui elle, par amitié uniquement, faisait encore un peu confiance et à qui elle accordait un peu de crédibilité, ne la comprendraient pas. Alors, autant ne pas leur en parler.

Lila préférait consommer son temps à rêver déjà, comme à son habitude, à cette nouvelle amie, sortie de nulle part, mais qu’elle devinait pleine de promesses, tendresse et de sensibilité, avec laquelle elle se sentait si bien et si proche, comme une presque sœur d’existence.

Une amie qu’elle aurait attendue trop longtemps et qui venait combler ce grand vide qu’elle avait chaque fois que l’envie de se confier lui prenait la gorge.

Elle se sentait heureuse, comme si elle venait de découvrir un mot nouveau ou comme si elle venait d’ajouter une rose à son jardin. Quel doux et enivrant parfum était le sentiment d’avoir une nouvelle amie. Enfin, elle ne l’était pas encore, mais elle savait qu’elle allait le devenir. Par la force des choses.




[Armando Ribeiro, publié au pays de Lali le 25 mai 2007 @ 9:15]

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sonia avait passé tout son matin à nettoyer sa maison. Nettoyages de printemps obligent. Elle a tout déplacé, meubles, objets, tapis, tout ! Oh, quelle poussière...mais quelle ne fut pas sa surprise de découvrir là, par terre, un livre qu'elle cherchait depuis des mois.
Et bien, il était grand temps que je prenne mon courage à deux mains pour prendre mon plumeau.

Sonia était ravie, heureuse d'avoir retrouvé son livre. Elle croyait l'avoir prêté !
Elle n'avait qu'une hâte, s'installer sur la terrasse avec son livre.

Un grand "ouf" libérateur sortit de son coeur et Sonia s'installa sur la chaise-longue.

C'était une belle journée de printemps, elle regarda autour d'elle, respira l'air et les fleurs laissèrent échapper quelques effluves de leur parfum et les arbres étaient en fleurs.Un après-midi idyllique.

C'est à ce moment là seulement que Sonia prit son recueil de poèmes et commenca à lire :


Harmonie du soir

Voici venir les temps ou vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
les sons et les parfums tournent dans l'air du soir
Valse mélancolique et langoureux vertige

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige
Valse mélancolique et langoureux vertige
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige
Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige

Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
Du passé lumineux recueille tout vestige
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir

Charles Baudelaire

Anonyme a dit…

Quand la fiction rejoint la réalité....
J'en suis encore perplexe,et troublée !!