vendredi 18 janvier 2008

L'éxilé






Il regardait la mer depuis des heures, comme accroché au fil invisible du silence, de peur de tomber et de se faire avaler par le vide.


Il était perdu. Il était seul. Jamais personne ne lui avait appris à oublier.


Il se sentait se vider à suivre d'autres pas, à s'entourer d'autres bras que ceux qu'il devinait la nuit, dans les étoiles.


Il se savait désormais partagé entre deux vies. Entre deux univers. Entre deux mondes. Tellement opposés l'un de l'autre que pour lui ils étaient comme un tout. Uniforme.


Il ne pouvait pas choisir. Il ne voulait pas choisir. Choisir, c'était accepter de se voir amputé d’une partie de lui-même.


Il regardait la mer depuis des heures accroché au fil invisible du silence.




4 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce beau billet Armando.

Anonyme a dit…

Malgré le fait qu'il croit être tout seule au monde il lui suffit de regarder autour, et sûrement il découvrira de âmes soeurs qui l'aime plus que il n’ait jamais pu imaginer.
Très beau texte comme d'habitude JOYEUX ANNIVERSAIRE MON FRÉRE

Anonyme a dit…

Je ne dirais pas mieux brazex, tout a fait d’accord avec toi
Il n’ais pas nécessaires de faire un chois dans la vie, il faut laisser le temps le faire
bissssssss

Anonyme a dit…

A propos de l’exil, ce texte magnifique de Camus plus poète que philosophe :
« C’était eux sans doute qu’on voyait errer à toute heure du jour dans la ville poussiéreuse, appelant en silence des soirs qu’ils étaient seuls à connaître, et les matins de leur pays. Ils nourrissaient alors leur mal de signes impondérables et de messages déconcertants comme un vol d’hirondelles, une rosée de couchant, ou ces rayons de soleil bizarres que le soleil abandonne parfois dans les rues désertes. Ce monde extérieur qui peut toujours sauver de tout, ils fermaient les yeux sur lui, entêtés qu’ils étaient à caresser leurs chimères trop réelles et à poursuivre de toutes leurs forces les images d’une terre où une certaine lumière, deux ou trois collines, l’arbre favori et des visages de femmes composaient un climat pour eux irremplaçable. »
« La peste » II p.73 Folio

Il faut relire tout le passage sur l’exil.