La troisième prairie
[Marcel Paternostre]
Ai-je encore aujourd'hui ce pas de maraudeur
Qui m'amenait jadis aux arbres de mes rêves,
Vers ces amis d'un temps que les heures si brèves
Nourrissaient de l'espoir d'inventer le bonheur ?
On y cueillait les fruits qui pesaient sous les branches
Humant à pleins naseaux le parfum des jeudis;
Quelques brins de bois verts faisaient nos paradis,
Et l'on perlait les jours en colliers de dimanches.
Mais, voyez-vous, le temps fait blanchir les cheveux,
Il fait trop tôt mûrir les bourgeons les plus tendres,
Et déjà se consume en des brasiers de cendres
Ce qui, en l'heureux temps, brillait de tous ses feux.
Aujourd'hui revenu, en songe, à la prairie
Où dorment à jamais mes vieux habits d'enfant,
J'ai revu, dans nos jeux, les souvenirs d'antan
Comme autant de photos des instants de ma vie.
Ainsi, tout revêtu des moments d'autrefois,
Plus libre que le vent, plus enfant que naguère,
J'ai chanté mes dix ans sur mes chemins de terre
Avec de lourds sanglots dans le son de ma voix.
Et, sachant que les mots sont de peu d'importance
Au regard des chemins que l'on fait à l'envers
Ils semblent murmurer dans leurs habits de vers :
"Aujourd'hui, j'ai refait les pas de mon enfance ..."
[Marcel Paternostre]
Ai-je encore aujourd'hui ce pas de maraudeur
Qui m'amenait jadis aux arbres de mes rêves,
Vers ces amis d'un temps que les heures si brèves
Nourrissaient de l'espoir d'inventer le bonheur ?
On y cueillait les fruits qui pesaient sous les branches
Humant à pleins naseaux le parfum des jeudis;
Quelques brins de bois verts faisaient nos paradis,
Et l'on perlait les jours en colliers de dimanches.
Mais, voyez-vous, le temps fait blanchir les cheveux,
Il fait trop tôt mûrir les bourgeons les plus tendres,
Et déjà se consume en des brasiers de cendres
Ce qui, en l'heureux temps, brillait de tous ses feux.
Aujourd'hui revenu, en songe, à la prairie
Où dorment à jamais mes vieux habits d'enfant,
J'ai revu, dans nos jeux, les souvenirs d'antan
Comme autant de photos des instants de ma vie.
Ainsi, tout revêtu des moments d'autrefois,
Plus libre que le vent, plus enfant que naguère,
J'ai chanté mes dix ans sur mes chemins de terre
Avec de lourds sanglots dans le son de ma voix.
Et, sachant que les mots sont de peu d'importance
Au regard des chemins que l'on fait à l'envers
Ils semblent murmurer dans leurs habits de vers :
"Aujourd'hui, j'ai refait les pas de mon enfance ..."
[il est interdit de publier ce texte ou une partie de celui-ci
sans l'autorisation préalable de son auteur marcel.paternostre@skynet.be]
sans l'autorisation préalable de son auteur marcel.paternostre@skynet.be]
[Photo : Armando Ribeiro]
6 commentaires:
Plein de tendresse et de nostalgie. Juste comme j'aime. Merci Marcel.
Et superbe photo, Armando.
Génial ce poème
"Le temps fait blanchir"
Si je ne suis trompé,le poéte a oublié de dire que le plus important,ce n'est le temps que passe,mais,celui que nous conservons dedans de notre âme.
Tony do Brasil
Merci Marcel pour ce magnifique poème.
Les cheveux peuvent bien blanchir puisque le coeur reste jeune...c'est ce qui compte.
Armando, j'aime beaucoup ta photo.
Très,très beau ce poème,tellement vrai...et dit avec douceur.
Jolie photo..effet miroir,qui va si bien avec le texte.
Un lyrisme bien personnel, mais tellement universel que l'on s'y regarde comme dans le miroir... d'Armando !
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