Marcel Paternostre
Aux confins d’Eurasie, en un joyeux bocage
Gambadait un beau jour un oiseau migrateur
Dont le nom, paraît-il, avait trait au plumage
Qu’il grattait à demi, sans honte et sans pudeur
Or, le bel échassier, s’egayant en goguette,
De ses yeux égrillards tout autant qu’ébaubis,
Aperçut au lointain la plus dive avocette
Qui se pût concevoir en cet heureux pays.
Tiens ! Dit le volatile, un tant soit peu volage
Aurais-je enfin trouvé le terme à mes soucis ?
Procréer ne sera bientôt plus de mon âge
Et qu’en adviendra-t-il de mes aïeux courlis ?
A ces mots, sans appel, reluquant l’avocette,
Faisant tantôt la roue et le pitre et le paon,
Il s’en vient puis s’en va, revient, conte fleurette,
Tourne autour de la belle et se montre galant.
Ce faisant, l’avocette, étant d’humeur aimable
Prête un oeil attentif aux ébats de l’oiseau :
“Ma foi ! N’était ce bec, pour le moins discutable,
“J’aurais là, se dit-elle, un époux presque beau !”
Dès lors, allant, venant, musardant sans vergogne,
Elle approche et repart, tangue, fait le roulis;
Mais bientôt c’est l’amour… et c’est le coeur qui cogne !
Son destin, désormais, appartient au courlis…
Las ! Voici que la belle au jour des épousailles
S’en vient à la photo pour un baiser goulu
Mais, gardant à l’esprit le temps des accordailles,
Se fait peu d’illusion du résultat voulu.
Deux oiseaux dont les becs sont de courbe contraire
Pourraient-ils décemment s’embrasser sans duel ?
Voilà bien, s’il en est, un sujet qu’il faut taire
L’amour, chacun le sait, est souvent bien cruel.
Qu’importe ! dit l’oiselle, acceptant l’anathème,
Offre-moi ce baiser quelqu’en soit la façon
Je n’ai rien d’autre à dire, exepté que je t’aime,
Et que notre couvée en fera sa leçon.
A ces mots le courlis lance vers sa déesse
Un regard englobant à lui seul l’univers :
“Ce baiser tu l’auras, je t’en fais la promesse
“Dussé-je, sur le dos, te l’offrir à l’envers !”
[il est interdit de publier ce texte ou une partie de celui-ci
Aux confins d’Eurasie, en un joyeux bocage
Gambadait un beau jour un oiseau migrateur
Dont le nom, paraît-il, avait trait au plumage
Qu’il grattait à demi, sans honte et sans pudeur
Or, le bel échassier, s’egayant en goguette,
De ses yeux égrillards tout autant qu’ébaubis,
Aperçut au lointain la plus dive avocette
Qui se pût concevoir en cet heureux pays.
Tiens ! Dit le volatile, un tant soit peu volage
Aurais-je enfin trouvé le terme à mes soucis ?
Procréer ne sera bientôt plus de mon âge
Et qu’en adviendra-t-il de mes aïeux courlis ?
A ces mots, sans appel, reluquant l’avocette,
Faisant tantôt la roue et le pitre et le paon,
Il s’en vient puis s’en va, revient, conte fleurette,
Tourne autour de la belle et se montre galant.
Ce faisant, l’avocette, étant d’humeur aimable
Prête un oeil attentif aux ébats de l’oiseau :
“Ma foi ! N’était ce bec, pour le moins discutable,
“J’aurais là, se dit-elle, un époux presque beau !”
Dès lors, allant, venant, musardant sans vergogne,
Elle approche et repart, tangue, fait le roulis;
Mais bientôt c’est l’amour… et c’est le coeur qui cogne !
Son destin, désormais, appartient au courlis…
Las ! Voici que la belle au jour des épousailles
S’en vient à la photo pour un baiser goulu
Mais, gardant à l’esprit le temps des accordailles,
Se fait peu d’illusion du résultat voulu.
Deux oiseaux dont les becs sont de courbe contraire
Pourraient-ils décemment s’embrasser sans duel ?
Voilà bien, s’il en est, un sujet qu’il faut taire
L’amour, chacun le sait, est souvent bien cruel.
Qu’importe ! dit l’oiselle, acceptant l’anathème,
Offre-moi ce baiser quelqu’en soit la façon
Je n’ai rien d’autre à dire, exepté que je t’aime,
Et que notre couvée en fera sa leçon.
A ces mots le courlis lance vers sa déesse
Un regard englobant à lui seul l’univers :
“Ce baiser tu l’auras, je t’en fais la promesse
“Dussé-je, sur le dos, te l’offrir à l’envers !”
[il est interdit de publier ce texte ou une partie de celui-ci
4 commentaires:
Olá Armando!
Je regardais la photo des oiseaux et au même temps pensais(I think to myself):"malgré leurs différences,ils s'aiment...!"L'acceptation d'autre comme ils sont et non comme nous voudrions qu'ils fussent,c'est une démonstration d'amour..! Parfois, pense-je que, je devrais arrêter de philosopher..!
Si changer habits alimentaire, c'est difficile,est-ce que tu peux imaginer..! et du pensées pis encore..!.
Ces oiseaux continueront avec leur example de vie et nous êtres humains aveugles comme jamais irons voir seul celui que nos intéresse..!
Bonjour Armando....
Tony do Brasil
J'ai beaucoup aimé le magnifique poème de Marcel Paternostre et le commentaire de Tony.
Amitié
J'espère ne pas m'être trop trompé en tentant d'illustrer le nom de l'auteur de ce poème ... Ne manquez pas de venir corriger, au cas où ...
Olivier SC
de Bloguer ou ne pas bloguer
puisque vous n'avez pas l'option "autres" ... Merci Gilles ...
Les larmes me coulent des yeux !
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