Elle n’a nulle envie de lui écrire de grands messages personnels. Elle aime écrire, mais elle se perdrait trop. Dans l'essouflement des mots, d’abord, puis dans les sentiments qu’elle n’est pas sûre de transcrire comme son cœur le lui souffle.
Alors, elle préfère passer des heures à chercher une image sur laquelle elle mettra quelques lignes, dans son blog.
Elle sait que des habitués, devenus des amis, viendront la lire. Qu’elle va avoir des commentaires. Atendrissants. Insolents. Élogieux. Amicaux. Surprenants. Intrigants. Et elle sait que tout cela lui plaira.
Elle sait aussi qu’elle ne cessera de faire des allers et venues. Pour se rassurer que les yeux pour qui elle a caressé les mots écrits les ont bien lus.
Elle sait qu’il lira toujours ses mots. Elle sait qu’il fera des silences. Par pudeur. Par sensiblerie. Parce qu’il lui a dit ne pas avoir des mots habillés de lumière pour pouvoir lui répondre. Parce qu’il lui dira qu’il n’a pas assez de talent pour tisser les mots qu’il voudrait.
Et ça l’énerve. Tellement. Ça l’énerve.
Et elle lui dira qu’il a des mots magiques. Qu’il a des mots que d’autres voudraient écrire à sa place. Et qu’il n’a qu'à s’asseoir et à écrire. Comme il a l’habitude de le faire. D’un jet, pour que les mots jaillissent de sa plume comme des perles d’eau d’un cœur en larmes.
Et elle lui dira qu’elle comprendra tous ces mots. Qu’elle aime ses mots. Tous ses mots.
2 commentaires:
"Au delà de nos différences
Des coups de gueule des coups de sang
À force d'échanger nos silences
Maintenant qu'on est face à face
On se ressemble sang pour sang"
les mots ne sont pas à moi, mais ils disent beaucoup de chouses
Les mots il suffit qu'on les aime pour écrire un poème.
(Raymond Queneau)
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