Testament
[Marcel Paternostre]
Un jour… je partirai, doucement, sans esclandre …
Les volets de mes yeux se fermeront sans bruit;
Des larmes chanteront, comme une ode à Cassandre,
La fin d'un arbre mort que l'orage a détruit.
Mon âme ira peut-être au Royaume des anges
J'en serais bien surpris, moi, sombre séraphin,
Mais le ciel a parfois des jugements étranges:
Il confond le blanc maître avec le noir dauphin …
Oui! Je m'effacerai comme un rêve éphémère,
Comme un dernier effluve emporté par le vent;
Il ne restera rien que la saveur amère
D'un souvenir éteint dont on parle souvent…
Je partirai là-bas, doucement, sans t'attendre,
Et dans l'intemporel je ferai mon séjour,
Je le ferai tout bleu, dans le ciel le plus tendre,
Avec l'espoir au cœur de t'y revoir un jour;
Alors nous parlerons, de Venise et Vérone,
De ces défunts serments que nous faisions à deux.
Je mettrai dans ta nuit le soleil de Crémone
Et des brins de zéphyr pour souffler tes cheveux.
… Voilà comment j'entends m'en aller de ce monde,
Sans un bruit, sans un cri; surtout ne pleurez pas!
Je veux me diluer dans la nuit et dans l'onde
Et sur le sable fin, ne laisser que mes pas …
[il est interdit de publier ce texte ou une partie de celui-ci
sans l'autorisation préalable de son auteur marcel.paternostre@skynet.be]
[photo : Armando Ribeiro]
5 commentaires:
Mais mon dieux quelle esprit pour commencer la semaine….. En tout cas c’est génial le poème. Bonne semaine
Que dire d'autre que : merveilleuse écriture !
De toute beauté Armando, à lire sans bruit...
Merci
Armando, ta photo est splendide. Des teintes à faire fondre le coeur.
J'en avais oublié de regarder la photo Ne m'en veux pas Armando elle est effectivement magnifique
Enregistrer un commentaire