jeudi 29 novembre 2007

Sur une toile d’Isaac de Jouderville

Chaque dimanche, je posterai une toile.
Sans la commenter. Sans raconter ce que j’y vois.

Ce sera à vous de le faire. Par un texte de fiction, un poème, une analyse, un récit impressionniste. Comme vous sentez les choses et si la toile vous inspire. Et pour que chacun se sente libre d’aller dans la direction qu’il veut, sans se laisser distraire par ce qui a déjà été écrit, aucun commentaire ne sera validé avant le dimanche suivant alors que je posterai une nouvelle toile. Ce qui constituera l’occasion de lire d’un coup TOUS les commentaires.

J’ose espérer que l’idée vous séduira et que cette toile d’Isaac de Jouderville trouvera quelque écho pour vous. [Lali - En vos mots]



Depuis qu’elle s’était levée qu’elle attendait cet instant.

Elle aimait tellement ce moment où les derniers pas s’éloignent amenant avec eux la lourdeur des mots qui se perdent dans le couloir, la laissant seule, dans un silence désiré, abandonnée au doux et intime plaisir de la lecture.

Aucun autre plaisir ne lui paraissant si intime et si jouissif. Elle pouvait se laisser aller, sans retenue, sans l’ombre des regards exorbités posés sur elle, dévorant des yeux et sans élégance les contours généreux de son corps qu’ils désiraient sans vouloir l'aimer.

Seule, elle serait enfin elle. Sans convenances ni préjugés. Libre. Sans retenue et sans risque d’être déçue.

Elle imaginait sans difficulté les mains soignées, passionnées et entreprenantes de celui qui racontait avec autant de finesse et de passion, et avec autant de tendresse, les amours intimes qu’elle-même rêvait, un jour ou l’autre, de vivre.

Quel bonheur, ce moment important où les mots dits rencontrent ceux qu’elle lisait sans tabou. Avec gourmandise. Lascivement.

Certains soirs, épuisée, elle finissait par s’endormir le livre, comme un baiser, appuyé sur ses seins. Elle semblait si apaisée et si heureuse.

Seul le silence serait le témoin impassible de ses désirs, de ses frissons, de ses jouissances, de ses silences.

[Armando Ribeiro, publié au pays de Lali le 17 avril 2007 @ 0:20]

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Agréable de relire ici ce texte qui date déjà d'un moment. Encore plus agréable de penser que les autres suivront, si j'ai bien compris? Je le souhaite pour les lecteurs Du bleu dans mes nuages, car ces textes qui paraissent tous les dimanches sont savoureux!

Anonyme a dit…

Pour la xième fois, elle regarda l'album de photos de sa famille à la lueur de la chandelle. Il faut dire qu'elle a attendu le dernier moment pour aller se coucher afin de savourer les beaux clichés de ses parents, de ses frères et soeurs et d'elle. Puisqu'elle attend un heureux événement, il est temps pour elle de voir au travers de photos, une famille unie. Son voeux le plus cher est de perpétuer cette union avec son époux et son enfant dans l'amour et la tendresse. Elle entendit une porte grincer, c'était son époux qui s'inquiétait déjà...